Enciclopedia de la Literatura en México

Confiance du vent

Je l’ai entendue loin, loin, comme une épée bleue de minuit,
comme un fil qui grandirait depuis la pointe gelée de ses lèvres,
comme un cri d’eau que sa stridence étoufferait.
J’ai pensé que c’était un paquet et qu’il gémissait dans son propre vide,
Pardonnez-moi!
J’ai pensé que cette chute était digne d’un costume
que personne ne remplirait,
j’ai pensé que tout était faux, pardonnez-moi,
et que nous étions des fantômes.
J’ai ainsi marché sur la mer dans l’après-midi et c’était l’hiver,
et la plage était longue et pierreuse et le temps dur et acéré.
Tout n’était que cri, un oiseau vif s’était caché dans les rochers,
lui et nous nous contemplions en sa candeur.
Car nous étions deux ou trois à être là
et nous avons fait l’amour comme si le temps était le ciel
et nous des anges
et nous hurlions et nous fuyions comme la peau sur des charbons
ardents et le gris veiné du soir,
comme une tunique à rayures noires et grises qui la recouvrirait,
car ils touchaient chaque bout et la mer était déjà verte,
ils s’ouvraient dans l’âme jusqu’à se livrer,
là, ils étaient purs comme le souffle minéral et le petit matin,
c’était une mer d’hiver, une mer couverte.

* Esta contraportada corresponde a la edición de 2014. La Enciclopedia de la literatura en México no se hace responsable de los contenidos y puntos de vista vertidos en ella.